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Genre et Formes
« Genre et Formes » constitue l’axe 3 de l’IRIEC (responsable : Michèle Soriano)
Nous proposons d’examiner l’opposition : formes marginales vs formes canoniques dans les processus d’échanges qui s’opèrent entre deux pôles de la production culturelle, qu’il s’agisse des pôles renvoyant aux rapports entre secteurs dominants et secteurs dominés d’une même société, ou des pôles qui révèlent la permanence de rapports centre / périphérie hérités de structures coloniales et renouvelés dans les logiques contemporaines du marché culturel. Dans le champ littéraire, par exemple, les écrivaines subissent l’impact des hiérarchisations sociales dans les processus d’évaluation et de marginalisation de leur production, dans la réception et la diffusion qui leur sont réservées. Le fonctionnement des formes et des genres littéraires, qui pose la problématique du canon, pourrait en même temps nous orienter dans le questionnement du canon ; en effet, les genres discursifs et littéraires manifestent et redistribuent divers ensembles de pratiques discursives et de pratiques sociales préconstruites, institutionnelles ou marginales. Le canon fonctionne alors comme une forme de capital culturel qui produit et renforce la distinction sociale.
Il s’agirait donc, pour examiner le canon, de mettre en suspens les critères qui ont rendu possible l’exclusion relative des formes considérées comme populaires, exotiques ou mineures, ou encore des formes dites « féminines », de la production culturelle consacrée. Néanmoins, cette démarche n’est pas une simple mise en suspens des canons esthétiques ; elle ne se borne pas non plus au constat des transgressions que subissent ces derniers. Elle vise plutôt, à invalider ou à relativiser les critères qui rendent une œuvre canonique, à explorer la façon dont les œuvres canoniques contribuent à la naturalisation du genre et, plus généralement, à la naturalisation des hiérarchies socioculturelles, autrement dit elle vise à historiciser ces canons. Il est en effet impossible de prétendre ignorer le canon qui fonctionne comme cadre de référence, mais ces formes canoniques ne constituent pas des normes stables, elles témoignent au contraire d’une dynamique incessante, et leurs transformations révèlent les échanges interculturels et les tensions socio-historiques qui les provoquent.
Site : IRIEC : http://iriec.univ-tlse2.fr/
Nous proposons d’examiner l’opposition : formes marginales vs formes canoniques dans les processus d’échanges qui s’opèrent entre deux pôles de la production culturelle, qu’il s’agisse des pôles renvoyant aux rapports entre secteurs dominants et secteurs dominés d’une même société, ou des pôles qui révèlent la permanence de rapports centre / périphérie hérités de structures coloniales et renouvelés dans les logiques contemporaines du marché culturel. Dans le champ littéraire, par exemple, les écrivaines subissent l’impact des hiérarchisations sociales dans les processus d’évaluation et de marginalisation de leur production, dans la réception et la diffusion qui leur sont réservées. Le fonctionnement des formes et des genres littéraires, qui pose la problématique du canon, pourrait en même temps nous orienter dans le questionnement du canon ; en effet, les genres discursifs et littéraires manifestent et redistribuent divers ensembles de pratiques discursives et de pratiques sociales préconstruites, institutionnelles ou marginales. Le canon fonctionne alors comme une forme de capital culturel qui produit et renforce la distinction sociale.
Il s’agirait donc, pour examiner le canon, de mettre en suspens les critères qui ont rendu possible l’exclusion relative des formes considérées comme populaires, exotiques ou mineures, ou encore des formes dites « féminines », de la production culturelle consacrée. Néanmoins, cette démarche n’est pas une simple mise en suspens des canons esthétiques ; elle ne se borne pas non plus au constat des transgressions que subissent ces derniers. Elle vise plutôt, à invalider ou à relativiser les critères qui rendent une œuvre canonique, à explorer la façon dont les œuvres canoniques contribuent à la naturalisation du genre et, plus généralement, à la naturalisation des hiérarchies socioculturelles, autrement dit elle vise à historiciser ces canons. Il est en effet impossible de prétendre ignorer le canon qui fonctionne comme cadre de référence, mais ces formes canoniques ne constituent pas des normes stables, elles témoignent au contraire d’une dynamique incessante, et leurs transformations révèlent les échanges interculturels et les tensions socio-historiques qui les provoquent.
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